REVUE DE PRESSE

Acapulco, terre promise du tourisme au bord de l'océan Pacifique… Certes. Mais dans ce roman, les vagues sont plutôt du genre violent, tempétueux comme l'âme torturée de la plupart des personnages inventés par Vilma Fuentes, écrivain et journaliste mexicaine installée aujourd'hui à Paris. Il y a de l'argent à se faire dans le coin se disent un promoteur et un architecte qui, un jour, débarquent dans un port situé aux alentours de la grande cité. Mais il n'y a pas que cela, la part du rêve prend toute sa place. Le projet va déclencher des événements tragiques en rafales.
Dans ce style touffu, quasi délirant, propre à la littérature latino-américaine, la romancière dépeint un tableau infernal où se croisent des êtres hauts en couleur rouge sombre. Un jeune garçon livré à lui-même qui se transforme en chef de bande d' olvidados , une ambitieuse femme d'affaires, ancienne miss à qui son miroir dit qu'elle est toujours la plus belle, un homme d'église ivre de passions, des tueurs implacables, des communistes… L'histoire va tourner au règlement de compte à Acapulco. Des châteaux en enfer n'est cependant pas un polar de série, plutôt une méditation tourmentée sur la folie que génère le pouvoir, sur un monde où la pitié n'est guère un sentiment prisé.
La même auteure a écrit L'autobus de Mexico , une évocation de la capitale du Mexique à travers ses souvenirs d'enfant et d'adolescente. Elle y décrit de façon pénétrante seize quartiers et fait revivre son entourage comme ses sensations de l'époque. Cet ouvrage est disponible en poche, chez Actes Sud également (collection Babel, traduit de l'espagnol par Claude Bleton).

Michel Doussot, Le Routard (4 Septembre 2008)